Nous, adhérents et sympathisants du Mouvement Démocrate, sommes les défenseurs de l’idéal humaniste, de la démocratie et de la république, pour une société plus humaine, plus juste, plus démocratique, créative et durable.
Nous visons par l’idéal humaniste le progrès de l’Humanité. L’humanisme place l’Homme au centre, lui reconnaissant en tant qu’individu sa conscience, sa responsabilité, sa valeur et son potentiel, quelles que soient son identité, sa naissance, son origine sociale, ethnique et culturelle.
Nous faisons nôtres les valeurs de l’Humanisme, qui sont des valeurs de confiance, de respect, de tolérance, d’authenticité, de transparence, de justice et de solidarité. Ainsi l’Humanisme s’oppose au matérialisme, qui gangrène de plus en plus nos sociétés aujourd’hui, laissant s’instaurer une domination par l’argent, confisquant le pouvoir au bénéfice des riches et des puissants et accréditant que nos motivations essentielles sont l’acquisition des richesses et la consommation. Ce courant humaniste est résistant, révolutionnaire et pacifique.
Résistant car les valeurs qu’il prône sont des valeurs de résistance : la liberté individuelle doit se gagner face à un monde où ce qui est naturel, c’est la domination de l’autre. L’égalité entre les hommes ne va pas de soi non plus dans un monde où chacun cherche à défendre ses acquis. La solidarité et la fraternité ne sont pas non plus systématiques, l’égoïsme, l’individualisme et d’hédonisme étant aussi des attitudes plus faciles à adopter chez l’homme.
Révolutionnaire car il affronte la domination des esprits et de l’argent par les puissants, il bouleverse les pouvoirs établis. Il change de référentiel en remettant l’homme au centre, plutôt que l’argent, dans le référentiel de l’univers capitaliste et métérialiste.
Pacifique car il croit en une émancipation des hommes qui sont de plus en plus formés et informés pour élever leur conscience et prendre leurs responsabilités, notamment dans les pays qui fonctionnent en démocratie, par l’expression et le vote. Il a également l’espoir que les puissants eux-mêmes adhèrent aux valeurs de l’Humanisme et réalisent que seules ces valeurs sont à même de porter le progrès de l’Humanité et de sauver le devenir même de l’espèce humaine et de donner sens à son existence.
Inspirés d’Humanisme, nous voulons construire une société de confiance, tant au niveau individuel que sur le plan collectif, une société qui donne le sens de « vivre ensemble », où les relations entre les humains ne sont pas systématiquement monnayées ou « marchandisées ». La société de confiance s’oppose à une société de défiance, où l’inégalité germe dès la naissance, où domine la loi du plus fort et du plus riche, où l’apparence, la caste et le carnet d’adresse priment sur la compétence, où règnent l’anonymat, l’isolement, le « chacun pour soi » et le « sauve-qui-peut ».
Cette société s’inscrit dans un projet de civilisation transversal et universel, dans un univers mondialisé, se traduisant aussi bien au niveau individuel, de la famille, de la commune, de la région, de la nation, de l’Europe et du Monde. Ce projet doit viser la prospérité, pas seulement matérielle mais aussi humaine et spirituelle, redonner le goût de l’entreprise et de l’innovation, une motivation sur des objectifs industriels visant un progrès et une valeur humaine, pas seulement une « valeur ajoutée » financière, ne visant que la rentabilité financière à court terme.
Ce projet doit aussi viser la préservation de la planète et ce qu’on appelle improprement le « développement durable ». Nous proposons de définir ce terme en ne le limitant pas au souci de permanence des sources d’énergie et des ressources en général, mais en le considérant comme un « devoir de répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre pour autant la capacité des générations futures à répondre des leurs », quel que soit le domaine où il s’applique. C’est vrai notamment pour la gestion de la dette publique qui grève les générations futures.
Nous voulons réconcilier l’Europe avec les Nations. L’Europe ne doit pas être réduite à un simple espace de libre échange. Elle doit être le lieu de rassemblement des problèmes communs des pays européens, pour protéger et promouvoir leurs ressources, leurs cultures, leurs valeurs. Les problèmes de ressources énergétiques, d’environnement, d’immigration, de défense doivent être traités au niveau de l’Europe.
Nous devons aussi protéger nos racines, notre identité, nos traditions, notre culture et nos langues régionales, face à la mondialisation et à l’uniformisation culturelle et idéologique.
Nous sommes convaincus que l’organisation sociale et politique la mieux à même de répondre à cet idéal est la démocratie. La démocratie permet de construire l’Homme, reconnaît sa place en tant que citoyen autonome libre de corps et de pensée, ayant une conscience et une capacité de jugement, responsable de ses actes moralement. La démocratie donne la parole et le pouvoir au citoyen, pouvoir qu’il organise en le déléguant et en le contrôlant. Elle suppose idéalement que le citoyen bénéficie d’une transparence de l’information, d’un accès aux connaissances et à l’éducation.
Nous proposons une démocratie proche du citoyen, qui l’informe sur les problèmes du pays, de l’Europe, du Monde, lui explique les solutions proposées et lui donne les moyens de s’exprimer.
Nous prônons également la démocratie sociale, qui redonne au travail une valeur capitale, car ce qui fonde le lien entre les hommes, c’est essentiellement l’utilité sociale, c’est à dire le travail. C’est par là que l’individu acquiert une reconnaissance, donc une source d’épanouissement de ses talents, et non simplement par la garantie d’un revenu assuré.
Aussi sommes-nous intransigeants sur les valeurs fondamentales de la Démocratie. Nous tenons pour prioritaire le droit à l’expression, à l’éducation et à l’information du citoyen. Nous défendons la juste représentation des courants d’opinion, le pluralisme, l’indépendance des médias et accordons priorité à l’éducation.
Nous pensons que le pouvoir du citoyen ne doit plus être limité à la désignation de ses dirigeants par son suffrage, qui ensuite peuvent régner et décider sans lui rendre de comptes ou bien en lui en rendant mais toujours à sens unique, sans concertation. Il faut aller plus loin en changeant le statut du citoyen, en lui donnant un rôle d’acteur et tenir compte de son avis au sein d’une véritable concertation. Pas une consultation d’apparence où l’on fait mine d’écouter pour ensuite imposer ce qu’on a décidé. Le conflit est sain car permet l’expression des attentes et dénoue les tensions. La contradiction renforce ainsi l’autorité et donne légitimité à son exercice.
La République formalise et institutionnalise la démocratie en la dotant d’une constitution et d’institutions lui permettant de bien fonctionner. Comme le stipule notre constitution, la République est « démocratique, laïque et sociale ». Elle repose sur les valeurs de « Liberté, Egalité et Fraternité » qui sont des droits du citoyen. Elle garantit aussi son identité, sa citoyenneté, sa sécurité physique et la propriété, la protection de ses biens. Elle confère au citoyen des droits mais en retour ce dernier a aussi des devoirs : le respect de l’autorité, le civisme, une forme de patriotisme. La République impose la séparation des pouvoirs et l’impartialité de l’Etat.
Nous adhérons à ces valeurs de la République, qu’il faut défendre contre toutes les dérives. Ces valeurs sont bien souvent piétinées, bafouées, contournées. Il faut assainir les institutions et mieux garantir la séparation des pouvoirs, non seulement exécutif, législatif et juridique, mais aussi financier et médiatique.
Nous pensons que la République a ses espaces sacrés, certains lieux qui méritent d’être « sanctuarisés », notamment l’Ecole, le tribunal et le Parlement.
Même si le rôle de l’Etat est important dans sa fonction régalienne, protectrice et redistributive de richesses, nous ne croyons pas à un Etat omnipotent qui gère tout et laisse penser qu’il prend tout en charge dans la vie du citoyen et dans la gestion du pays. Pour redonner au citoyen un rôle acteur et participatif, organiser une concertation entre le pouvoir et le peuple, nous proposons une gestion plus décentralisée de certains problèmes et le renforcement des corps intermédiaires, des représentations citoyennes tels que les syndicats, les corporations, les associations.
Il faut réinventer un modèle de société. C’est une tâche et une responsabilité immense qui nous incombe, celle d’un véritable projet de civilisation.
Ainsi, nous assurons que toutes ces valeurs nous servent de vecteurs ou d’axes directeurs, pour entreprendre, avec nos amis démocrates européens, et aussi les démocrates américains, asiatiques, orientaux et africains, ce projet de civilisation, un chantier fondateur dont nous sommes les pionniers.
Tel est le sens de notre engagement, celui du Mouvement Démocrate.
Marie-Anne Kraft (Marianne), sept 2007
Voir aussi :
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La charte des valeurs officielle du Mouvement démocrate, en 12 points :II- Le principe d’une telle société est la démocratie, qui vise à porter au plus haut la conscience et la responsabilité des citoyens. La démocratie exige le respect scrupuleux des droits de la personne humaine, au sens de la Convention européenne des Droits de l’Homme et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et la lutte contre toutes les discriminations. La démocratie exige la séparation des pouvoirs politiques (exécutif, législatif, judiciaire), économiques et médiatiques.CHARTE DES VALEURS
adoptée par le Congrès le 2 décembre 2007
I- Le but de notre action est l’établissement d’une société de liberté, de responsabilité et de justice orientée vers l’épanouissement intellectuel et moral de la personne humaine et des communautés dans lesquelles celle-ci s’enracine.III- Le pluralisme est la première des valeurs démocratiques. Le pluralisme politique et médiatique, garantit seul la liberté de penser, la liberté d’opinion, l’émancipation des citoyens et leur faculté politique.
IV- Chaque citoyen doit être considéré comme un acteur des choix publics qui le concernent. Il a droit à une complète information dans la préparation de ces décisions. Chaque citoyen doit être considéré comme responsable, en droits et en devoirs.
V- Le responsable politique représente dans le monde du pouvoir ceux qui n’ont pas droit à la parole, en particulier les moins favorisés, les plus jeunes et les générations à venir.
VI- L’essor de la société démocratique repose sur la dynamique d’une social-économie durable, économie de création, entreprenante et réactive, à haute exigence sociale, visant au développement durable.
VII- Le développement de la social-économie exige la liberté et la responsabilité des acteurs économiques, mais aussi des acteurs sociaux, civiques et associatifs.
VIII- L’État ne peut donc être le décideur tout-puissant à la place des acteurs de la société. Il est leur défenseur, leur partenaire et le garant de leurs droits.
IX- Notre projet de société promeut et défend, au-delà des biens nécessaires, les biens supérieurs que sont l’éducation, la culture, transmission et création, la science, les valeurs morales, philosophiques et spirituelles.
X- La laïcité est la garantie du vivre-ensemble. Nous considérons que la laïcité telle qu’elle a été peu à peu définie par la République française est un apport précieux à l’avenir de l’Europe et de l’humanité.
XI- L’équilibre du monde, menacé par des superpuissances de toute nature, exige l’avènement d’organisations internationales destinées à le garantir.
XII- L’Europe des peuples et des citoyens, active et solidaire, où les Etats nationaux, détenteurs d’un patrimoine commun de civilisation, défendent ensemble leurs intérêts et leurs valeurs est le modèle de ces libres organisations. Sa construction est donc non seulement une nécessité mais un devoir.